Plongées sur la côte Vermeille: Argelès et Banyuls-sur-mer

Port de Banyuls/mer

Pour ce week-end du 14 juillet, je pars à Argelès-sur-mer faire quelques plongées autonomes. Car si je suis "fraîchement" certifiée N2 depuis l'an dernier, il est temps pour moi de profiter de ce nouveau statut. 

Petites plongées entre amis 

 Au programme: 5 plongées réservées avec le club Antarès Sub, situé sur le port d'Argelès/mer. Dont une sera une épave - donc une profonde.

➤ Jeudi 14 juillet: Argelès/mer

Nous étalons tout notre fourbi devant le club, le temps de s'équiper. Nouveauté pour moi: la connexion à la robinetterie de mon bloc est le système DIN. Simple à l'emploi: suffit de visser. Et si je me souviens bien de quelque lecture, ce système permet de gonfler les blocs jusqu'à 300 bar.😊

Le soleil est de notre côté mais la Tramontane a décidé de nous gâcher un peu le plaisir. Elle soufflera même un peu plus fort à notre retour, nous faisant regretter tous ces bonbons, "bons pour les grands et les petits" ingurgités. Nous ressortirons la boite seulement à la fin de notre dernière plongée dimanche matin. Va savoir pourquoi...;-)

Pour l'instant, nous embarquons sur le bateau sur lequel tout le monde a déjà posé ses palmes. Nous nous faisons de la place comme on peut. Le briefing - et la règlementation - nous divise en deux palanqués. Saut droit avec tout mon barda: appareil photo et mon super phare dont il me reste plus qu'à apprendre à en faire bon usage pour la prise de vue.

Clione verte, Cliona viridis

Clione verte, Cliona viridis

Ponte de nudibranche ou limace de mer

Les petites étoiles sur l'éponge sont des ophiures juvéniles

➤ Vendredi 15 juillet: Banyuls/mer

La plongée de cet après-midi est annulée, cause de vent prononcé. Noooon! Heureusement, nous allons trouver LA solution: nous irons plonger à Banyuls-sur-mer avec le club AquaBlue, plus abrité, dès que nous aurons récupéré le matos laissé à Argelès. Ca va devenir un vrai marathon de jongler entre les 2 clubs et nos sacs. 

Club que l'on pourrait qualifier d'"usine à bulles" car il y a du monde mais tout est parfaitement réglé. Leurs deux bateaux sont de sortie donc on ne se marche pas les uns sur les autres. L'équipe est sympa.

Inscription sur la feuille de palanquée à l'accueil avant de récupérer les plombs, d'emmener le chariot sur lequel le matériel est entassé - peu de portage, c'est top! - de récupérer les blocs au local de compression - là aussi, penser à vérifier si le détendeur est étrier ou DIN pour prendre le bloc en fonction. Heureusement, certains blocs sont adaptés au deux car je n'ai pas encore acquis le réflexe de vérifier ;-) Le temps d'équiper tout ça et je me mets à l'ombre car il fait un poquito trop chaud. Aujourd'hui, concentration sur mes binômes - officiellement, un seul! - et sur l'orientation. Pas de photo.

➤ Samedi 16 juillet: le Saumur et la réserve de Cerbère-Banyuls 

 La journée est chargée: 2 plongées dont une profonde!

/// Epave du Saumur

L'histoire de l'épave

Au programme ce matin, une des épaves de la côte Vermeille: l'Alice-Robert, surnommée le Bananier. Le mouillage n'étant plus à sa place, le bateau se replie sur le site du Saumur, à proximité et de profondeur similaire: les 40 mètres. Pour cette profondeur, nous abandonnons notre autonomie si chèrement acquise pour retourner vers une plongée encadrée.

Pour la petite histoire, le Saumur est un cargo d'une centaine de mètres construit en 1920 en Écosse et qui passera dans les mains des allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il reçoit 4 mitrailleuses montées sur une tourelle- dont il reste encore aujourd'hui une au niveau de la proue, ce qui mérite une petite visite. 

En mai 1944, il quitte Port-Vendres et se fera torpillé par un sous-marin britannique qui croisait près du Cap Béar. Touché par son milieu - l'arrière est couché sur tribord -  et par la poupe - l'avant est bien droit.

La visite de l'épave

Nous descendons le long du bout. La visi est quasi-nulle: de 1 à 2 mètres et je suis envahie du chapelet de bulles des plongeurs qui me précèdent. Bien sûr, je peux aussi oublier les 20°C qui nous ont accompagnés jusqu'ici pour retomber à une petite fraîcheur: 14°C. Ah, monde cruel! Dommage, la semaine dernière, une journée avait apporté les conditions idéales, avec une clarté comme rarement vue.

Nous faisons le tour du château. Ma conso? encore 140b. Nous repartons faire les cales. A part quelques vagues trouées de lumière naturelle bleues ou l'éclat d'un phare, je ne vois pas grand-chose. Je surveille mon ordinateur. Il me reste 5 minutes avant de rentrer dans les paliers. On va peut-être remonter avant, non? Vu les conditions... Ben non! Un premier palier de 2 mn à 17 mètres - l'eau regagne quelques degrés - avant d'enchaîner avec 4 mn à 3 mètres. Et là, mon chronomètre du palier de principe se déclenche. Nooon! Comme certain ordinateur de la palanquée réclame encore1 minute supplémentaire, on patiente.

/// explo dans la réserve marine de Cerbère-Banyuls

Retour à Banyuls pour une plongée dans la réserve si le vent veut bien se calmer.  J'ai une faiblesse pour cet endroit vu que j'y ai fait quelques plongées ainsi qu'un stage bio - avec Steven Weinberg siouplait! - avant d'y passer mon N2 technique. La visi sera nettement meilleure que ce matin - tu me diras,  pas de mal! Je découvre un lièvre de mer dont c'est ma première rencontre, la faune et la flore des fonds coralligènes et pour finir: mon ami le poulpe.😍

Ascidie rouge, Halocynthia papillosa

 L' ascidie rouge tient sa couleur à une algue synthétique qui a besoin de lumière. Cela explique pourquoi le dessous est plus clair.

Protule lisse, Protula tubularia

De couleur blanche ou rouge, la protule lisse a une forme en fer à cheval qui la distingue de la serpule, autre ver panaché qui, lui, est uniquement de couleur rouge. Tous les deux sont sensibles et rentrent vite dans leur tube construit par leur soin à la moindre vibration.Ce sont des vers tubicoles polychètes, à plusieurs soies.

Cladacore ou corail de méditerranée

➤ Dimanche 17 juillet: réserve marine de Cerbère-Banyuls

C'est déjà la dernière... Le site est facile: plein Est et retour. Le conseil donné par Sylvain est de bien lever le nez car c'est plutôt les bancs de poissons dans le coin: sars, sars tambours, oblades, castagnoles, daurades, etc.  Je ne sais pas pourquoi nous nous sommes éloignés du bateau, tout le poisson est là, juste à côté.

Alcyon encroûtant, Alcyonium corraloides

Triptérygion femelle sur une rose de mer

Un chapon, Scorpaena scrofa

Le chapon ou grande rascasse fait tellement confiance en son camouflage qu'il est très facile à prendre en photo. Un véritable modèle qui ne bouge pas. Ses lambeaux de peaux sous le menton permet de l'identifier sans mal. Attention toutefois de ne pas poser ses mimines sur ses épines dorsales. Ça peut faire mal ;-)

Vive l'autonomie!