Port-Vendres: une dernière explo sous-marine!

Dernière jusqu'à la prochaine. Car je n'avais pas prévu de revenir si tôt ;-)  A la réservation, toujours avec le club CAP Port Vendres, le programme prévu est: deux profondes et une explo. En méditerranée aussi, les conditions météo peuvent changer au point d'annuler une plongée pour cause de forte houle. Ce sera donc une seule profonde et trois plongées "explo". Une plongée de plus, ça non plus, ce n'était pas prévu.

/// Plongée dans la réserve de Banyuls-Cerbère

La qualité des photos n'est pas toujours ce que j'aimerai qu'elle soit...

✻  Prêtes pour faire le Bubble Check?

Nous arrivons sur site. Il est temps de s'équiper. Ma binômette est en face de moi. Nous nous lançons dans notre Bubble Check: ouverture du bloc: OK - qui n'a jamais oublié d'ouvrir sa bouteille, bonne excuse pour devoir payer sa tournée, hein?! L'expérience d'un plongeur tient à de nombreux facteurs ;-) Masque: OK. Ordinateur: OK. Palmes: OK. Plombs: OK. Vérification des purges: gonflage de gilet, action des purges:  rapide, lente et du Fen Stop (rarement utilisé mais il doit fonctionner!). Sécurité avant tout! Enfin, quelques minutes d'attention pour écouter notre briefing. Fin prêtes!

✻  Histoire d'explo

Qui squatte ce cérithe ? Indice: le coupable a les yeux bleux

Une fois dépassé le Cap Béar, c'est sur un site protégé que nous nous jetons dans une eau à 21/22 °C. De la flore et faune en veux-tu en voilà! L'effet réserve est toujours un plaisir sans cesse renouvelé car c'est un milieu très riche. A l'exemple de ce mur recouvert d'anémones encroûtantes jaunes. Et puis, il y a ce serran chevrette qui n'a peur de rien: il m'affronte, face à face, presque les yeux dans les yeux. David contre Goliath. Peut-être a-t-il un nid à protéger? Les rascasses, elles, ne bronchent pas. Les flabellines se laissent doucement bercer sur leurs hydraires pendant que quelques limaces broutent paisiblement leurs éponges.

Sans parler de cette tylodine juvénile, avec sa coquille en forme de chapeau chinois, traversant son désert car elle est loin de la Vérongia. Aurait-elle, elle aussi, des problèmes d'orientation? Cette étoile de mer a une position bien étrange, dressant un de ses bras à la verticale.

Ici, des alcyons, parfois encroûtants. Là, des clathrines jaunes, sous la roche, à l'abri de la lumière. Un banc de saupes s'acharnent sur le substrat, soulevant un nuage. Si je pose ma main à côté de ce poulpe, sera-t-il assez joueur pour sortir son tentacule et me saisir la main? Réflexion faite, malgré mon attirance pour cet animal, ai-je envie de sentir ses ventouses sur moi, au risque que " le poulpe, horreur! m'aspire. Il me tire à lui et en lui, et, liée, engluée, impuissante, je me sens lentement vidée dans cet épouvantable sac, qui est un monstre."? Rien n'est moins sûr..."Si vous faites cette rencontre, ne soyez pas curieux, évadez-vous" recommande Victor Hugo dans son livre "les Travailleurs de la mer".

Avec environ une heure de plongée chaque fois, il est temps de remonter à la surface où un thé chaud  - ou de l'eau - nous attend. Royal!

/// Le jaune, nouvelle tendance de l'été?!

Je  m'inspire du thème n°18 en cours d' Imagesub de la CNAV - Commission Nationale Audio Visuelle, autrement dit la com Photo-Vidéo sous-marine de la FFESSM pour te proposer quelques photos à dominante jaune et/ou orange.

Bouquet d'anémones encroûtantes jaunes

Une clathrine jaune, version gonflée d'eau  et quelques tubes contractés

Un AINI:  animal immobile non identifié

Une éponge

Une ponte de "limaces" - probablement un doridien

  /// Une plongée avec bryo!

✻  Qu'est-ce qu'un bryozoaire ou "animaux-mousse"? 

C'est une colonie de plusieurs dizaines ou centaines individus de la taille d'une tête d'épingle - souvent 1mm mais ce n'est pas forcément la règle - appelés des zoides. Chacun filtre l'eau grâce à ses lolophores, sorte de petits tentacules, pas toujours visibles à l'oeil nu, excepté par le léger duvet qu'ils forment.

Sur la photo ci-dessus: une Rose de mer, une Dentelle de Neptune et le faux-corail. Une disporelle napolitaine présente ici la forme arrondie avec sa lame calcaire (sa marge de croissance) verdie par des algues. Les nombreuses couronnes d'animaux ou zoides sont bien visibles.

///  Le monstre: " sorte de sombre démon de l'eau"

"Pour croire à la pieuvre, il faut l'avoir vue." 

" Une forme grisâtre oscille dans l'eau, c'est gros comme le bras, et long d'une demi-aume (soit 60cm) environ; c'est un chiffon; cette forme ressemble à un parapluie fermé qui n'aurait pas de manche. Cette loque avance vers vous peu à peu. Soudain, elle s'ouvre, huit rayons s'écartent brusquement autour d'une face qui a deux yeux; [...] Épanouissement effroyable. Cela se jette sur vous. " J'ai pas de chance car il me faut le chercher, le poulpe. Car loin d'être agressif, il se cache dans une petite cavité, dont le seuil est parfois couvert de coquilles vides - reste de son repas, seul indice pour le débusquer. Sa cachette a si possible une deuxième sortie. Et parfois, ses deux yeux te surveillent...comme aujourd'hui. Cet autre semble avoir enfilé un casque d'astronaute. 

L'amour ne se commande pas. Et même si Victor Hugo décrit le poulpe comme un montre, "je cours le risque de la rencontre".

Bonnes bulles!