Snorkeling sur le sentier sous-marin de Peyrefite de Cerbère-Banyuls

Aujourd'hui, direction notre belle Bleue pour une séance PMT - je traduis: palme/masque/tuba - aussi appelée randonnée palmée, randonnée aquatique ou snorkeling dans la réserve marine de Banyuls-Cerbère sur la côte catalane.

Le sentier sous-marin de Peyrefite

Entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère, dernier village français avant la frontière espagnole dans les Pyrénées Orientales se trouve  la réserve naturelle marine Banyuls-Cerbère, première réserve marine créée en France en 1974 pour préserver la faune et la flore sous-marine. De la plage abritée de Peyrefite, un sentier sous-marin propose un parcours balisé pour la randonnée palmée. A l'entrée, un point d'information est ouvert l'été (juillet-août) de 12h00 à 18h00. Des panneaux pédagogiques sont accessibles pour comprendre le site.

◾ Les 5 missions de la réserve naturelle Cerbère-Banyuls

Des brochures sont à disposition au point d'information de sentier, dans les offices de tourisme locaux,  pour mieux comprendre la réserve et son rôle. La réserve a deux niveaux de protection: protégée (qui règlement ou interdisent certaines activités humaines) et renforcée (zone interdite sauf pour les études scientifiques).

• Il s'agit d'abord de faire de la prévention et de la sensibilisation d'où une surveillance par des patrouilles en mer et à terre.  
• Observation et suivis scientifiques pour améliorer les connaissances et de prendre les bonnes mesures nécessaires
• Gestion de l'activité pour faire cohabiter les activités (pêche, loisirs, plongée, etc...) dans le respect de l'environnement  en aménageant des bouées d'amarrage pour les bateaux par exemple... 
• Des animations pédagogiques auprès des scolaires et groupes
• L'accueil au public via le sentier sous-marin

◾ Une activité ludique mais instructive et ...  gratuite! 

Gratos si tu as ton matos.Car oui, l'accès au site est libre. Le point d'information loue du matériel si tu n'en as pas: palmes, masque classique ou facial, MP3, le tout à l'unité ou en package. Le petit plus, qui me rend curieuse: le tuba FM, tuba qui tient lieu de visite guidée du site.

Comment choisir (et acheter) son matériel de snorkeling ?

Bien sûr, en location, le choix peut être limité. Mais si jamais tu veux investir dans ton propre matériel (plusieurs raisons: il y a de nombreux sentiers sous-marins en France, pour une question d' hygiène ou autre), voici quelques bons conseils. A première vue, ça semble simple. Mais non. D'où peut-être cet engouement pour le masque facial 2 en 1 Easybreath de Décathlon qui te permet une vision panoramique et de respirer par le nez ET par la bouche. Toujours pas essayé à ce jour. Je vais donc te parler du matériel dit "classique". 

• Les palmes, facile! Tu prends ta pointure - voire une au dessus si tu es frileux et désire enfiler des chaussons néoprène. Pour un essayage facile, tu replies le talon de la palme en dessous pour mieux l'enfiler avant de le replier sur ton pied.
• Le tuba. Pour certains, c'est important. Pour moi, le plus simple est le mieux. Pas de soupape, ni d'extrémité particulière pour éviter les entrées d'eau. Si l'eau rentre, tu souffles fort et sec et l'eau sortira. D'où un tuyau pas trop long pour éviter d'avoir à expirer plus.
• Le masque. Il doit s'adapter à ton visage. Et demande donc un essayage. Exit les kits proposés en magasins! La technique est simple. Tu choisis ton masque, avec un grand volume (des grands verres) pour un champ de vision plus large et donc plus de confort. Tu plaques le masque sur ton visage, SANS fixer la sangle. Tu prends une inspiration, tu bloques ta respiration en fixant le sol puis tu lâches le masque. S'il tient en place, c'est parfait. S'il tombe, il faut en essayer un autre.
• Utile mais pas indispensable, un shorty, mini combinaison de néoprène. Aujourd'hui, la température de l'eau est à 23° donc on peut s'en passer...

La mise à l'eau du bord de plage: tout est question de technique!

Un ponton de bois indique le début du sentier. La plage est composée de galets. J'arrive non sans mal à enfiler mon matériel et me jette à l'eau au plus tôt pour limiter le manque de grâce évident... Bien sûr, je vérifie qu'aucun cheveu ne se glisse dans la jupe de mon masque - la partie souple qui assure l'étanchéité - sous peine d'avoir des entrées d'eau. Et pour éviter d'avoir de la buée, ce qui gâcherait mon plaisir, je n'oublie pas non plus de CRACHER dedans. Comment ça "beurk"? Solution qui a fait ses preuves et qui est la plus économique. Que demander de mieux? L'achat d'un antibuée? Inutile. Un ou deux crachats à l'intérieur du masque, sur les verres, tu étales bien avec le doigt et tu rinces dans l'eau. La classe ;-) mais efficace!

Au large, cinq bouées numérotées - des stations d'observation auxquelles tu peux t'accrocher pour faire une pause - balisent le parcours de 250 mètres (500m A/R, c'est mieux d'être bon nageur), pas trop profond, limité par une ligne d'eau. Chacune représentant  un biotope/écosystème particulier:

• station 1: les galets - 1 m de profondeur
• station 2: la posidonie, le "poumon" de la Méditerranée, elle a un rôle de nurserie pour les bébés poissons . C'est surtout une espèce protégée. 1,5 m de profondeur
• station 3: les blocs - 3 m de profondeur
• station 4: les failles- 4 m de profondeur
• station 5: les tombants- 6 m de profondeur

Enfin prêt.e.s pour une balade aquatique?

Une fois immergée, l'eau du bord est assez trouble. Un drapeau est soi-disant là pour t'indiquer les conditions de fréquentation: vert (fluide, idéal pour l'observation), orange (encombré, les poissons prennent la fuite) et rouge (sur-fréquenté, laisse tomber, y'a plus personne). J'avoue, je ne l'ai pas vu mais il doit être rouge le week-end du 15 août! Quoi que... Quelques brasses que déjà, c'est l'observation des premiers poissons: sars, girelles, saupes. Me voici à la première bouée. Je m'accroche à la main courante qui fait le tour de la bouée, le temps de lire les informations sur le panneau immergé. Et rebelote jusqu'à la dernière... Enfin presque ;-(

Un mulet doré

Des anchois avec un sar en premier plan

Des algues brunes: les padines

Dans les premiers mètres se trouvent les algues, qui ont besoin de lumière pour faire leur photosynthèse. D'après l 'aspect des padines, on imagine qu'au toucher, ce sera dur mais surprise, c'est tout mou. Il est fortement recommandé de ne pas toucher les organismes vivants. Oups. A faire avec parcimonie et attention car certaines espèces sont fragiles, urticantes ( qui c'est qui va se gratter?!) ou protégées.

Un crénilabre femelle

Un sar commun ou ordinaire

Des saupes,  daurades jaunes ou rayée

On peut voir que les saupes sont plutôt grégaires, c'est-à-dire qu'on les trouve en groupe. Facilement reconnaissables à leurs rayures horizontales jaunes et yeux jaunes, ce sont des poissons brouteurs, le nez sur la roche en train de grappiller quelques bouts d'algues.

Une aiptasie jaune ou diaphane

L'éponge Vérongia

Non, je n'ai pas la haine parce que j'ai manqué cet énorme lièvre de mer ou cette méduse, juste là, sous mes yeux. Naaaan!!!!!

Sentier littoral: randonnée pédestre de Peyrefite à Cerbère

La baie de Peyrefite avec le sentier sous-marin le long de la falaise

Quand tu en auras assez de contempler les merveilles de cette vie sous-marine, un sentier de randonnée, pédestre cette fois, t'emmène jusqu'à Cerbère. Chouette balade - facile - avec des panoramas sympathiques sur les criques et les caps à travers les aloès...Retour aussi à pied.

Bonnes bulles!